Première
période
-20%
est le groupe que Marko
et moi (Polo)
avons
créé en 1993. Les premières sessions
ont eu lieu aux Grandma Studios
à
Kérity-Penmarc'h. Marko
assure les zinzins (claviers et
boite à ordure), et moi la guitare et les vocalises. Cette
première période est expérimentale :
musique minimaliste, rythmes binaires... Cette première
étape se termine lors de notre première
intervention scénique (totalement improvisée sur
des instruments empruntés) l'an 1994 lors du Off des
Transmusicales de Rennes au Scénario,
rue Vasselot.
Le Scénario
Tout avait été très vite. Cet
après-midi là, nous participions à la
toute première PétanK-Party
qui avait lieu dans
les jardins du Parlement de Bretagne, quand Vlad
nous invita
à faire une apparition au beau milieu du concert qu'il
donnait au Scénario
avec le groupe ÇA.
Quelques
heures plus tard, nous étions sur scène. Nous
avons joué Tractocéphale.
Une version d'abord
hésitante, à cause des instruments qu'il fallait
apprivoiser puisqu'ils n'étaient pas les nôtres,
et aussi parce sans boite à rythme, pas facile d'insuffler
suffisamment d'énergie au morceau. Heureusement, Marcus
(pas
Marko),
le
batteur du groupe officiellement programmé vînt
nous filer un coup de baguettes, puis le Seb,
bassiste de son
état, déboula lui aussi... Nous tenions le bon
bout, et le morceau terminé, le public osa quelques
applaudissements polis. On s'apprêtait à tirer
notre révérence quand, je ne sais qui
(peut-être Jeanmi
qui se trouvait dans la salle) eut
l'idée de nous demander une deuxième chanson...
Plus moyen de reculer, le public en voulait, nous aussi, on allait voir
ce qu'on allait voir : Un étrange
Animal version brut de
décoffrage résonna aussitôt ! Le hic
c'est que très vite Marko
et moi nous rendîmes
compte qu'on jouait chacun une version différente du
même morceau... Qu'importe ! Tant qu'à faire les
cons.
Seconde
période
Après cette non-performance apocalyptique nous voulions
ouvrir le groupe à d'autres musiciens... entre autre parce
que Vlad
nous avait proposé de faire la première
partie de ça au Pub Satori.
En fait de musiciens on avait
fini par "recruter"
Jeanmi
et sa basse. Notre bassiste qui venait de terminer son service
mili-beuark à Rennes (où j'étais
censé étudier) retourna vivre à Nantes
tandis que pour ma part j'ignorais encore que je prendrais vingt mois
d'objection de conscience à Brest. De son
côté, Marko
tuait le temps sans argent
à Saint-Chié. Les conditions étaient
idéales - pour déconstruire ! Nous
allâmes à Nantes rencontrer un certain batteur ami
de notre bassiste. Je crois que nous l'effrayâmes lors de
notre première répet. Mais il s'acharna
à
transposer nos rythmiques-machines en rythmes ternaires et hasardeux.
Combien de répets ? Je ne sais plus : 3, 4 tout au plus...
Nous étions non-prêts pour chauffer la salle du
Pub Sat (à
Rennes) le vendredi 13 janvier 1995.
pUB
sATORY
Les zikos de ÇA
venaient tout juste de terminer les balances
quand Marko,
Jeanmi
& ma gueule nous pointâmes avec
notre matos "ridicule". Notre batteur ternaire n'avait pas eu le
courage de venir, et nous avions dû le remplacer à
la
dernière minute par Sylvain,
un autre copain de Nantes, avec
qui nous avions déjà fait un boeuf. Personne (mis
à part Vlad)
n'avait été mis au
parfum. Jimmy,
le gars du son, consentit à nous accorder 15
mn pour nous mettre au diapason. Quelques bières plus tard,
les portes de la salle s'ouvrirent à la foule. Le bar fut
pris d'assaut. L'espace face à la scène
était désert. Soudain tout se
précipita : fallait y aller ! Et comme la poisse intervient
toujours au moment le plus innoportun, Jeanmi
déclara
forfait, et cela refroidit Sylvain.
Mais il en fallait plus pour tuer
notre envie de jouer.
" On s'appelle -20%,
d'habitude on fait de la musique pour les
voitures, pas pour les gens... Notre musique est nulle à
chier, mais soyez gentils, ne nous jetez pas de la merde."
Sur quoi on attaqua Séquence
E². Les gens
intrigué, s'approchèrent. On enchaina par Un
étrange animal,
puis par 3
blind mice. Je braillais mes
textes,
Marko
faisait des canards, notre boite-à-ordures faisait des
siennes, - un barouf d'enfer ! Passés deux ou trois morceaux
le public était toujours là. Jeanmi
&
Sylvain
se décidèrent à nous rejoindre
pour Yvonne
Bouilloire, et
l'apocalyptique Traktocéphale.
On
termina ainsi devant un public sidéré, mis devant
le fait accompli, manifestement pas préparé
à l'expérience, et Vlad
qui criait : "Vous
êtes des punks !"
Troisième
période
C'est ensuite que s'enchaînèrent les
répets nantaises, à Trempolino.
De nouveaux
musiciens se joignèrent à nous : Yomgui
aux
congas, Guillaume
à la gratte, Celia
& Zoulia
pour
les choeurs... mais pas trop vite. En réalité
c'était tripant et chaotique : on
répétait autant dans les apparts qu'on se
déchirait la tête dans les salles de
répet. Bref sur une semaine, on restait sérieux
maximum une demi-heure. Pour compléter le tableau on faisait
une session de répet seulement tous les 2-3 mois (vu qu'on
était tous éclatés sur un rayon de
300km). Ce n'importe quoi intégral nous conduisit tout de
même à la Chapelle-Eulin.
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